Le brun des pélargoniums (Cacyreus marshalli), appelé également lycène des géraniums, est un papillon appartenant au sous ordre des Ditrysia, à la super famille des Papilionoidea, à la famille des lycénidés (Lycaenidae), à la sous famille des Polyommatinae et au genre Cacyreus.
En allemand le brun des pélargoniums s'appelle : pelargonien-bläuling, en anglais : geranium bronze, en italien : licenide dei gerani et en néerlandais : geraniumblauwtje.
Le brun des pélargoniums est un papillon diurne, multivoltin, originaire d'Afrique australe (Afrique du Sud, Lesotho, Mozambique, Swaziland, Zimbabwe). Ce papillon est arrivé en Europe, probablement par inadvertance, à l'occasion d'une importation de pélargoniums porteurs d'œufs fécondés. Les premières populations semblent avoir été repérées en Espagne. Actuellement (depuis 1997) cet envahisseur est présent en France (pour l'instant au sud du pays), en Suisse, en Italie, au Portugal, en Grande Bretagne et en Belgique. Sans prendre trop de risques on peut estimer que dans quelques années le brun des pélargoniums aura envahi toute l'Europe.
Le brun des pélargoniums possède une envergure comprise entre 15 à 23 millimètres pour les mâles et 18 à 27 millimètres pour les femelles. Le dessus des ailes est brunâtre, bordé d'une ligne discontinue blanche. Les ailes postérieures portent une "queue" comme les thècles et un point noir à l'avant de cet appendice. Le dessous des ailes est marqué de taches blanches irrégulières.
Les œufs sont pondus isolément sur les feuilles et les boutons floraux. Après l'éclosion les jeunes chenilles, monophages, pénètrent les feuilles, les bourgeons ou les tiges pour se nourrir. Lorsqu'elles prennent de l'embonpoint elles ressortent à l'air libre pour continuer développement. D'abord vertes, hérissées de poils, elles acquièrent progressivement des lignes longitudinales rose violacé, sans doute pour mieux se confondre avec les fleurs.
La nymphose a lieu sur place. Dans des conditions optimales il semblerait que le cycle de reproduction ne prenne guère plus d'un mois. Dans le sud de son aire de répartition européenne il y aurait jusqu'à 6 générations par an. Dans le sud de la France il n'y aurait que 3 générations annuelles.
En Provence des imagos ont été vus dès le mois de janvier, mais en général le brun des pélargoniums vole de mars à octobre. Il semblerait que les œufs et les chrysalides soient peu affectés par la rigueur (toute relative) de l'hiver.
Comment expliquer la "réussite" de cette invasion ? Dans son aire de répartition originelle le brun des pélargoniums compte de nombreux prédateurs et parasites qui "limitent" les effectifs du papillon. En Europe le brun des pélargoniums, ne possède pas de prédateurs. De plus, l'abondance des pélargoniums offre un garde manger quasi inépuisable car nous remplaçons à longueur d'année les plants morts ou moribonds. De plus les balcons fleuris retrouvent un regain d'intérêt. Autre facteur de développement, dès que le mauvais temps approche les plants sont mis à l'abri, avec leurs hôtes, trouvant ainsi une protection hivernale inespérée.
A part des traitements répétés et coûteux il n'y a pas grand chose à faire. A mon avis la seule solution serait de ne plus cultiver de géraniums ni de pélargoniums pendant plusieurs années.
Kriss de Niort, le 10/09/2008